Le Père Deshayes et le Père Le Leu.
Pendant les premières années qui suivirent la profession solennelle, le développement de la communauté fut très lent. (…) De 1828 à 1837, cinq religieuses seulement vinrent s’adjoindre aux six fondatrices ; (…) Désespérant de voir la situation s’améliorer, elles conçurent le projet de se réunir à une autre congrégation.
Sur ces entrefaites, le Père Deshayes, Supérieur général des Sœurs de la Sagesse et des Pères de la Compagnie de Marie, vint à Rochefort-en-terre. M. Corvoisier*, son ami et presque compatriote, alla le voir pour lui soumettre le cas. Au lieu de donner immédiatement une solution, le P. Deshayes* répondit qu’il voulait étudier la question sur place.
Quelques jours après il arrivait au presbytère de Saint-Jacut avec deux de ses missionnaires. Après avoir longuement prié devant le Saint-Sacrement en compagnie du recteur, il se rendit à la communauté et interrogea séparément chacune des Sœurs. Cet examen lui permit de constater l’humilité profonde et l’admirable charité qui régnaient parmi elles ; aussi, sans hésiter plus longtemps, il leur dit : “Mes chères Sœurs, votre œuvre est l’œuvre de Dieu ; ne vous réunissez pas à une autre Congrégation : restez ce que vous êtes.”
Cette parole décida du sort de la communauté naissante : elle resta ce qu’elle était.
*****
Le moment était venu de donner aux Sœurs une règle fixe, et M. Corvoisier ne manqua pas de recourir pour cela à l’expérience du P. Deshayes. Celui-ci venait justement de fonder, à Saint-Gildas-des-Bois, une Congrégation dont le but était exactement le même que celui de la communauté de Saint-Jacut. Il se prêta donc volontiers à ce qu’on demandait de lui et fournit au recteur des indications très utiles.
Toutefois la règle fut surtout l’œuvre de deux Pères Jésuites, souvent appelés à Saint-Jacut pour les exercices de la retraite annuelle : le P. Le Leu, mort à Vannes en odeur de sainteté, et le P. Lestrohan.
Les Sœurs en firent l’essai sous leur direction et l’Institut en a vécu jusqu’en 1912.
* Le P. Deshayes était de Beignon et M. Corvoisier de Monteneuf, paroisse alors limitrophe de Beignon, dont elle est séparée aujourd’hui par Porcaro.
Chanoine Guyot p. 41-42 (1921)
Pendant les premières années qui suivirent la profession solennelle, le développement de la communauté fut très lent. (…) De 1828 à 1837, cinq religieuses seulement vinrent s’adjoindre aux six fondatrices ; (…) Désespérant de voir la situation s’améliorer, elles conçurent le projet de se réunir à une autre congrégation.
Sur ces entrefaites, le Père Deshayes, Supérieur général des Sœurs de la Sagesse et des Pères de la Compagnie de Marie, vint à Rochefort-en-terre. M. Corvoisier*, son ami et presque compatriote, alla le voir pour lui soumettre le cas. Au lieu de donner immédiatement une solution, le P. Deshayes* répondit qu’il voulait étudier la question sur place.
Quelques jours après il arrivait au presbytère de Saint-Jacut avec deux de ses missionnaires. Après avoir longuement prié devant le Saint-Sacrement en compagnie du recteur, il se rendit à la communauté et interrogea séparément chacune des Sœurs. Cet examen lui permit de constater l’humilité profonde et l’admirable charité qui régnaient parmi elles ; aussi, sans hésiter plus longtemps, il leur dit : “Mes chères Sœurs, votre œuvre est l’œuvre de Dieu ; ne vous réunissez pas à une autre Congrégation : restez ce que vous êtes.”
Cette parole décida du sort de la communauté naissante : elle resta ce qu’elle était.
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Le moment était venu de donner aux Sœurs une règle fixe, et M. Corvoisier ne manqua pas de recourir pour cela à l’expérience du P. Deshayes. Celui-ci venait justement de fonder, à Saint-Gildas-des-Bois, une Congrégation dont le but était exactement le même que celui de la communauté de Saint-Jacut. Il se prêta donc volontiers à ce qu’on demandait de lui et fournit au recteur des indications très utiles.
Toutefois la règle fut surtout l’œuvre de deux Pères Jésuites, souvent appelés à Saint-Jacut pour les exercices de la retraite annuelle : le P. Le Leu, mort à Vannes en odeur de sainteté, et le P. Lestrohan.
Les Sœurs en firent l’essai sous leur direction et l’Institut en a vécu jusqu’en 1912.
* Le P. Deshayes était de Beignon et M. Corvoisier de Monteneuf, paroisse alors limitrophe de Beignon, dont elle est séparée aujourd’hui par Porcaro.
Chanoine Guyot p. 41-42 (1921)