Au Béchuanaland.
Jamais l’humble Institut n’avait songé à la gloire d’étendre ses rameaux hors de Bretagne, ni surtout au-delà des mers. Il vivait modestement, inconnu au monde, et ne pouvant exercer sa charité que dans un cercle bien étroit. Pourtant, depuis les premières expulsions de religieux, la crainte de se voir chassées à leur tour avait éveillé chez plusieurs sœurs le désir de l’apostolat, et elles étaient prêtes à partir pour les pays étrangers, (…).
C’est alors qu’elles furent mises providentiellement en relations avec les Oblats de Marie Immaculée, par l’entremise du Père Sachot, originaire de Caden et tout dévoué à la Congrégation de Saint-Jacut, (…). En 1896, il leur suggéra l’idée de devenir les coadjutrices des Pères Oblats dans leurs missions, disséminées un peu partout. (…)
Vers le milieu de l’année 1898, Monseigneur Gaughren, évêque de Kimberley, chef-lieu du vicariat apostolique d’Orange, vint à Saint-Jacut, accompagné du Père Porte, qui venait de fonder la Mission Saint-Paul à Taungs, dans le Béchuanaland. Les supérieures acceptèrent de collaborer à ses œuvres et lui accordèrent les six religieuses qu’il demandait. (…) Après une touchante cérémonie d’adieux, elles s’embarquèrent à Saint-Malo, puis Southampton pour aller, jusqu’au Sud de l’Afrique, (…).
Les débuts de cette Mission furent extrêmement pénibles pour des religieuses habituées à un climat tempéré et obligées désormais de travailler sous un soleil torride, (…). Outre les soins domestiques de la Mission, elles avaient à s’occuper de faire la classe aux enfants indigènes et européens. Il fallut donc apprendre le cafre et l’anglais. (…)
Chanoine Guyot p. 64-66 (1921)