La pandémie oblige presque toute l’humanité à vivre confinée. Cette expérience inédite offre l’image d’un monde à l’arrêt. Le silence de l’activité humaine donne à la nature et à l’univers de retrouver un nouveau souffle, un peu comme un réarrangement de la création. En effet, le confinement a vidé nos villes, nos quartiers. Comment ne pas penser au récit de la Genèse : « Or la terre était vide et vague » Gn 1,2 . Progressivement, un nouvel ordre se met en place. De fait, grâce à la réduction de la pollution, la lumière de l’univers jaillit d’une façon nouvelle, l’horizon est moins voilé par les fumées industrielles. Peu à peu, la nature reprend ses droits, les animaux sauvages réinvestissent nos villes. Jusque-là, la nature était obligée de se plier devant la toute-puissance humaine. Aujourd’hui, un infiniment petit, un virus, a provoqué le chaos, a obligé l’humanité à se remette en cause et à reconsidérer sa juste place dans l’univers. Cette humanité, qui croyait pouvoir tout manipuler et décider par son intelligence, se retrouve confuse et perplexe.
La célébration inédite des fêtes pascales et la prolongation du confinement attisent en nous la soif ; soif d’une parole qui délivre, qui libère, qui sauve, qui réorganise notre chaos ! Jésus est ressuscité, Il a vaincu la mort. Telle est la Parole sûre qui nous garde dans la confiance et la persévérance à professer notre foi en « la vie du monde à venir ». Demain sera-t-il comme avant la pandémie ? Notre chaos d’aujourd’hui est en attente d’une parole qui puisse nous recréer. Profitons de ce temps de confinement pour accueillir la parole de vérité qui nous rendra libres afin de vivre ensemble de façon plus responsable et solidaire.
Sr Roselys – Esperanza – Mai 2020