Au mois de mai, un message m’est transféré du site de notre congrégation. Celui-ci est signé d’une personne engagée dans une association paroissiale de soutien aux réfugiés.
Cette association -que je ne connaissais pas- était à la recherche de personnes susceptibles de pouvoir aider à retrouver, sur Douala (Sud-Ouest du Cameroun) des documents indispensables pour constituer le dossier de cette femme.
“L’association Tabgha Solidarité s’est aussi investie dans l’accueil d’une jeune femme, venue du Cameroun (…) Après un périple de 8 mois à travers l’Afrique, la méditerranée et l’Europe, cette jeune femme de 23 ans est arrivée à Rennes fin septembre et à donné naissance à un petit garçon deux jours après ! Dans l’urgence, elle a été accueillie avec son bébé dans plusieurs familles de la paroisse avant de rejoindre un logement de l’association Bienvenue à Rennes. Tabgha continue de l’accompagner dans ses démarches administratives pour demander l’asile, et à la soutenir financièrement.”
Elle a besoin d’une attestation signifiant son entrée à la faculté de droit à l’université de Douala en 2014/2015 et d’un bulletin de notes qui prouve bien qu’elle y a été inscrite.
Par mon intermédiaire, la mission catholique du Cameroun a réussi à contacter un prêtre jésuite, lui-même enseignant à l’université de Douala. Il a ainsi pu trouver les informations nécessaires concernant cette jeune femme.
Il aura fallu frapper à plusieurs portes avant d’aboutir à une solution. Ma première réaction a d’abord été « qu’est ce que je peux faire ? » ; j’ai alors été tentée de fuir, et ne pas répondre à ce message.
En même temps, Nathalie l’auteur-e du message, et toute l’association avec elle, se battait pour trouver une solution afin que Fatima* ne soit pas reconduite à la frontière. Elle m’a avoué leur combat, leur acharnement pour trouver enfin une porte ouverte, et des cœurs qui écoutent et s’engagent.
C’est en cherchant le nom des congrégations de la région qu’elle est tombée providentiellement sur nos coordonnées. Une piste s’ouvrait enfin ! Un mois plus tard, l’association a annoncé la bonne nouvelle à cette belle chaîne de solidarité : le dossier de Fatima est accepté ! Ainsi elle pourra continuer à se reconstruire en France avec son enfant.
Cette expérience m’invite à ne pas laisser sans effet les “clins-Dieu” qui provoquent à sortir de la tranquillité quotidienne.
MF Naël, sscj
* pour des raisons de discrétion, le prénom a volontairement été changé.