« Quitte ton pays » Genèse 12, 1
J’aime beaucoup ce texte qui nous a été proposé lors de notre dernière récollection de l’Avent,
et qui m’habite moi aussi depuis plusieurs mois.
Il y a trente et un ans déjà il s’était imposé à moi avant de savoir que j’allais partir de chez-moi
définitivement ; moi qui n’avais jamais pensé quitter les miens pour aller si loin d’eux. La plupart je ne les ai jamais revus.
« Quitte ton pays » tes habitudes, tes sécurités pour une mission qui te dépasse et te dépassera toujours. Une mission qui engage plus que notre petite personne. C’est à la fois beau et à la fois déroutant.
Mais Dieu est toujours fidèle à ses promesses,
aujourd’hui je peux en témoigner !
Sainte Thérèse de Lisieux qui voulait qu’on l’appelle la Petite Thérèse écrit : « C’est la main de Jésus qui conduit tout » lettre 149.
Aujourd’hui, j’ai envie de dire que ” le Sacré-Cœur de Jésus a de la suite dans les idées “. En effet, depuis ma tendre enfance mes parents, et surtout mon père, nous ont inculqué à mon frère, mes sœurs et moi-même, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus : les litanies récitées tous les soirs, la messe du premier vendredi du mois, une grande image représentant le Sacré-Cœur accroché au mur, etc …
A part cela, rien ne me prédestinait à venir vivre dans cette Maison-Mère des Sœurs d’Angélique Le Sourd où je suis depuis bientôt deux mois. Ce n’était vraiment pas prévu.
Un mois et demi chargé d’émotion, de découvertes et de bonheur !
Après avoir quitté Lisieux “ce nid gracieux” selon l’expression de Sainte Thérèse parlant de la maison de son enfance, je ne pouvais vraiment pas trouver mieux pour continuer ma mission de louange et d’intercession au cœur de ce monde en feu et en sang.
Plusieurs points me touchent dans cette communauté, et me font du bien.
D’abord l’accueil si chaleureux, discret, bienveillant de la part de toutes les sœurs. Je ne pourrai jamais leur exprimer suffisamment ma gratitude pour leur attitude à mon égard.
J’apprécie la simplicité des relations entre elles d’abord, et aussi avec moi, l’attention aux sœurs aînées avec qui je suis en EHPAD. La liturgie simple, fervente et soignée, ouverte sur l’Église et sur le monde.
Le lien qu’elles gardent avec celles qui sont passées sur l’autre rive et qui restent présentes par la nomination de chacune à la date anniversaire de sa pâques définitive et du pays où elle est décédée etc …
Le cimetière si bien entretenu par une sœur de la communauté, qui mérite un immense merci. Bravo à Sr Marie-Anne.
J’ai l’impression qu’il y a un aimant qui m’attire vers ce lieu. Je ne peux pas faire un petit ou un grand tour du parc aussi bien entretenu, sans que je passe leur faire un petit coucou ! Il y a un je ne sais quoi qui m’y attire. A moins que ce soient elles qui me font signes. Les anniversaires de naissance des sœurs citées chaque jour. Ici les vivants et les morts ne sont jamais trop éloignés les uns des autres. Il est vrai que la vie et la mort se côtoient et se donnent la main, mais ici c’est concret.
Que dire des homélies du père aumônier, un Oblat du Cœur Immaculée de Marie. Toujours pertinentes avec une grande culture biblique. Sans oublier de nous rappeler avant l’offertoire les grandes intentions de l’Église et du monde qui touchent l’actualité. Et Dieu sait qu’il y en a chaque jour, nous invitant à élargir notre cœur au dimension du Cœur de Dieu.
Il y a certainement beaucoup d’autres choses que je n’ai pas encore découvertes et que je découvrirai petit à petit.
Oui, les chemins du Seigneur sont amours et miséricordes. À chacun(e) d’y lire le message d’amour qui lui est adressé.
Sr Marie-Madeleine, carmélite rwandaise,
Unité les Pins, Maison-Mère Saint Jacut-les-Pins