Il y avait à Cana six jarres, destinées aux purifications, qui étaient presque vides. Six jarres. Sept, le chiffre parfait. Quelle est donc cette septième jarre qui manque à notre récit de Cana pour que tout soit accompli ? Oui, il manque des choses à Cana, à commencer par le vin. Le vin des noces est épuisé. Dans notre vie
religieuse, parfois aussi, nous avons l’impression que le vin joyeux des commencements vient à manquer. Il nous semble que l’enchantement des débuts fait défaut à présent. Il nous reste nos pratiques rituelles, nos routines pieuses qui perdurent mais s’épuisent aussi comme les quelques mesures restantes dans les jarres. Soudain, la présence de Jésus change tout. Elle change même le goût de l’eau qui prend meilleure saveur qu’un bon vin. Six jarres sont remplies. C’est la grâce qui permet à l’ordinaire de prendre un goût d’extraordinaire. Nos vies sont réenchantées du goût de vivre pour le Christ et pour les autres. Mais la septième jarre ? Et si la septième jarre était le Cœur du Christ, rempli de l’eau de la grâce et du vin du salut ? En fait, nous sommes les sœurs de la septième jarre : notre vocation nous appelle à transmettre l’amour du Christ pour redonner saveur à l’existence de ceux et
celles qui nous approchent. Nous sommes les sœurs du vin nouveau. Que ce nouveau départ du mois de septembre soit l’occasion de laisser la présence de Jésus réenchanter nos existences personnelles et communautaires !
Sr Anne, supérieure générale.
Esperanza n°7 – septembre 2020