Je travaille à l’école catholique St Paul et j’enseigne au niveau 6, 7, & 8. Quand mes collègues et moi avons planifié l’enseignement en ligne, on a réfléchi sur les différentes compétences que l’on avait entre nous. Celui qui était plus fort en technologie a offert de mettre sur pied la plateforme internet que les élèves étaient appelé à utiliser. Moi, j’ai offert de faire les leçons sur le Journal Quotidien et la réflexion pour les cours de religion. Les autres collègues ont offert d’accompagner les professeurs dans l’utilisation de différents programmes.
À titre éducatif, ma philosophie est d’être une apprentie parmi d’autres apprentis. Toutefois, je n’ai jamais imaginé que j’aurais besoin d’apprendre tant de choses en si peu de temps. En plus, je ne m’attendais pas à faire face à la vulnérabilité de mes collègues, à leur humilité, leur foi profonde et leur ouverture à chercher des solutions devant les défis que l’on trouve dans une école catholique pendant une situation socio-économique précaire.
Comme l’école n’était pas en mesure de fournir des portables aux professeurs pour enseigner, beaucoup d’entre eux ont emprunté des ordinateurs à leurs amis et à leur famille. Ensemble on a appris à partager nos appareils et à résoudre des défauts de fonctionnement. Beaucoup de nos étudiants n’avaient aucun appareil ni accès à l’internet, donc plusieurs des professeurs ont trouvé des donateurs.
Pendant trois mois et demi, ma salle de classe était une chambre vide au deuxième étage de la maison de ma communauté. Pour moi et les deux autres professeurs à l’école intermédiaire, c’était notre première expérience pour enseigner en ligne. On a appris bien des choses pendant ce temps-là.
Souvent, quand je me suis sentie débordée où fatiguée par les longues heures du travail, je me suis demandé ce qu’Angélique Le Sourd, notre fondatrice, aurait fait dans une telle situation avec tant d’inconnus : continuer avec Audace. J’ai pensé à nos Sœurs, qui ont laissé le Canada ou la France pour venir en mission aux USA, vivant leur ministère souvent avec peu de ressources et la nécessitée d’apprendre d’autres langues. Elles ont pris des risques pour servir dans l’esprit d’Angélique.
La prochaine année scolaire commencera le 17 août. Les parents ont le choix d’envoyer leurs enfants à l’école ou de les garder à la maison pour recevoir les cours virtuels en ligne. Parmi les parents, beaucoup de professionnels n’ont pas la possibilité de travailler à la maison. Mais ils veulent que leurs enfants aient une éducation basée sur la foi.
Les professeurs retourneront sur le campus pour enseigner. On va diffuser les cours en direct pour les élèves du campus ou à la maison. À l’âge de 67 ans, je suis l’aînée des professeurs sur le campus, et j’ai peur d’attraper le virus COVID. Une professeure m’a dit qu’elle savait que je reviendrais parce que j’étais courageuse et que j’étais assez débrouillarde pour faire face aux situations difficiles. Je continue avec Angélique à mes côtés ; elle me rappelle que l’amour de Dieu a encore besoin d’être révélé dans toutes les réalités où l’on trouve la douleur et la souffrance.
Sr Juana Villescas, Texas
(article traduit de l’américain)