Tenons en éveil la mémoire du Seigneur, gardons au cœur le souvenir de ses merveilles !
Arrivé en 1988, durant une vingtaine d’années, il a arpenté nos couloirs, nous l’avons croisé dans les escaliers, présence toujours discrète, expression d’une vie toute donnée à la mission confiée : être l’auxiliaire du Père Aumônier à notre Maison Mère à St Jacut. De qui s’agit-il ? du Père René Bocquené, le frère de notre chère sœur Maria.
Durant 23 ans, il a assumé cette responsabilité se trouvant seul à deux reprises pour une durée chacune de 2 ans au moins, d’abord après le départ du P. Pocréaux, ensuite après celui du P. Provost.
Il était de toutes nos fêtes, auxquelles il participait avec cœur. Combien de fois il parlait de « notre congrégation », « nos sœurs », sans rien de possessif, mais plutôt comme expressions de son identification à la grande famille des “sscj” qu’il aimait beaucoup. Tout ce qui nous touchait l’intéressait vivement, il avait une sensibilité particulière pour les jeunes entités. Il aimait qu’on lui parle des missions, et lorsqu’une sœur allait lui dire au revoir, il lui glissait toujours un p’tit billet, c’était de si bon cœur !
Il a consacré beaucoup de temps à nos sœurs malades ou retenues en chambre pour de multiples raisons. Toutes celles qui se sont adressées à lui savent la qualité de son écoute respectueuse et combien sa présence a été signe de celle du Seigneur qui libère, illumine, console. Beaucoup, accompagnées par lui à vivre leur passage vers la maison du Père ont pu lui faire une haie d’honneur lorsqu’il est arrivé à son tour, ce samedi 21 septembre !
Sa précieuse 2CV. ne s’emballait pas, mais lui permettait de se rendre régulièrement à sa maison de St Martin sur Oust, et à l’automne d’y rapporter des pommes qu’il distribuait aux différentes communautés sur le site de la Maison Mère.
Son départ le 28 décembre 2011, pour la Maison Angélique Le Sourd lui a certainement été douloureux, mais cette proximité lui a permis, de revenir rendre visite à une sœur ou à une autre. Réalité qui lui il a permis aussi de se rendre sur la tombe de sa sœur Maria chaque jour. Ce voisinage a favorisé sa présence aux obsèques des sœurs, à nos fêtes jubilaires et rencontres diverses.
A la Maison d’Accueil “Angélique Le Sourd”, parfois, j’ai pu être témoin de sa délicatesse à la salle à manger envers les 3 autres résidents qui partageaient sa table. Quand il arrivait, il commençait par mettre la serviette autour du cou de celui qui en avait besoin avec un tel naturel ! Les 3 me disaient leur fierté et leur chance d’être avec lui. Encore là sans bruit, il a continué sa mission. A sa façon, sa vie a dû être pleine de petits gestes, porteurs de vie, riches de sa qualité d’être !
Même quand il s’est enfoncé petit à petit dans l’isolement à cause de sa cécité et de sa surdité, il était toujours heureux de recevoir une visite ; le contact n’était pas facile mais toujours possible. Une de ses joies a été certainement de pouvoir continuer de célébrer la messe, avec le Père Aumônier, ou quand il était seul avec l’aide des sœurs. La dernière étape de sa vie s’est ouverte lorsqu’il n’a plus été en capacité de célébrer. Ce qu’il a vécu alors, reste inscrit dans le cœur de Dieu !
Maintenant, le Père Bocquené célèbre dans le Royaume, il nous reste présent et agissant plus que jamais, nous avons sûrement un grand intercesseur et nous le retrouvons dans cette communion priante. Nous remercions le Seigneur de nous l’avoir donné, tant d’années à notre service.
Le Père Bocquené nous a réunis une dernière fois lors de la célébration de ses obsèques, présidée par Mgr Centène, à St Martin sur Oust le mardi 24 septembre. Une couronne de 12 prêtres autour de l’autel et les diverses interventions, nous ont permis de sentir la fraternité sacerdotale. Chants, prières, témoignages, c’est dans une profonde ambiance de paix, de confiance que s’est vécu pour la famille, les amis, paroissiens et une quinzaine de sœurs, ce dernier « à Dieu »
Dans cette même démarche, Père Bocquené vos chères sœurs vous disent d’un seul cœur :
Merci ! Reposez en paix, dans la Lumière !
Yvette Guyot, sscj.