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En entendant le texte de l’Évangile du 6ème dimanche du temps en ordinaire selon St Marc, 1, 40-45, je revis cette belle histoire …

La belle histoire de Zilembo la lépreuse

Zilembo fait partie de l’histoire des Sœurs de Poli. Elle était atteinte d’une forme de lèpre inguérissable. (1) Régulièrement elle venait à la communauté où la Sœur infirmière lui faisait ses pansements. En effet la lèpre lui rongeait les pieds et les mains et  peu à peu, il n’est resté que des moignons. Au bout de quelques années, elle n’arrivait plus à se déplacer. Les Sœurs allaient jusqu’à sa maison. En même temps que les soins, nous lui portions un petit supplément de nourriture.

Malgré ses souffrances et son isolement Zilembo était toujours de bonne humeur.

Quelques petits faits typiques : Il y a  6 ans l’Êvêque était venu pour les confirmations à la paroisse. Zilembo a demandé qu’il s’arrête chez elle en passant pour une bénédiction. Ce qui fut fait.

Un autre jour le service social lui a demandé d’aller à son bureau. Or, c’était impossible qu’elle aille à pied, impossible aussi de monter dans notre voiture. J’ai tout de même voulu essayer. J’ai croisé 4 lycéens et leur ai demandé de m’aider. Ceux-ci l’ont portée et déposée dans la voiture. Ils m’ont dit : «Hélas, on ne peut pas continuer avec vous, on nous attend» … Le service social l’a servie dans la voiture. Au retour j’ai encore sollicité des bons samaritains pour la porter !  En méditant l’Évangile de la guérison du lépreux je n’ai cessé de  penser à Zilembo.

Il y a 4 ans environ, j’étais seule à la maison, en revenant de la messe un matin vers 8 h  je découvre Zilembo devant notre maison. Comment a-t-elle fait pour se trainer  sur plus de 600m ? Les voisins m’avaient dit qu’elle commençait à perdre la tête,  qu’elle sortait sans  but.

Que faire ? Je l’ai installée sur une natte dans une salle toute neuve en face de chez nous. Cette salle avait été construite avec l’aide de l’Association Raoul Follereau  pour l’accueil des malades.  Seule, à la maison, sans aucune compétence pour les malades, j’ai passé la nuit pas très tranquille. Heureusement, j’ai pu le lendemain avertir un cousin qui est venu  la chercher à moto. Il l’a installée sur son véhicule et les voilà partis à une quinzaine de kms par une piste chaotique.

Quand j’ai voulu ranger la natte : surprise !!! il y avait un serpent dessous. Mystère !!! Comment s’était-il introduit là ? et en plus sans piquer la malade.

(1) En effet la lèpre avec des traitements appropriés peut être guérie. Quand je suis arrivée en 1976 à Waté (à 5 km de Fignolé et 75 km de Poli) Pauline Joly faisait « la tournée des lépreux « sur un rayon de 150 km. Elle consultait les gens des villages et les élèves dans les écoles pour détecter la lèpre et donner le Ainsi au bout d’une dizaine d’années  cette maladie avait presque disparue.

M.O.
SSCJ France